Ernest et Célestine : le voyage en Charabie, de Julien Chheng, Jean-Christophe Roger (II), le 14 décembre
Suite des aventures d’Ernest et Célestine sur grand écran : cette fois-ci, l’improbable duo voyage jusqu’à la contrée mère d’Ernest. Cette incursion en Charabie est l’occasion d’évoquer l’enfance, la jeunesse et la famille de ce bon vieux plantigrade mélomane. Le personnage bougon s’étoffe donc et le spectateur fait le lien entre la solitude d’Ernest et son reniement des valeurs ancestrales.
En Charabie, les deux amis ne sont pas vraiment les bienvenus : la présence d’Ernest remue de mauvais souvenirs familiaux et son goût immodéré pour la musique et la liberté trouble l’ordre public.
Adossée aux flancs de la montagne, s’étendant autour d’un lac, la Charabie est un drôle de pays. Les paysages, l’architecture rappellent ces petites cités suisses ou ces villages autrichiens qui fleurent bon la dolce vita, même s’ils ne sont pas baignés par la méditerranée. Coté musique, on est clairement aux Balkans avec parfois des influences klezmer. Cela semble la destination idéale pour des vacances ou juste un court séjour, le temps de faire réparer le violon d’Ernest, mais la petite souris et l’ours découvrent bien vite que la Charabie est devenue une dictature.
Récit dystopique enlevé, Ernest et Célestine : le voyage en Charabie montre les aberrations sur lesquelles repose tout régime totalitaire. En interdisant la musique (sous toutes ces formes, y compris le chant des oiseaux), le juge de la ville, qui est aussi le père d’Ernest, s’enferre dans une logique illogique, contraire au droit commun.
Heureusement, la résistance, portée par l’énigmatique Mi Fa Sol, veille, et organise des concerts clandestins tout en garantissant protection aux musiciens et autres créatures à plumes pourchassées.
Le combat politique prend parfois des allures de soap quand le ressort comique des relations familiales est mis en avant pour souligner le ridicule des interdictions paternelles. Animé « à l’ancienne », avec les jolies aquarelles de Gabrielle Vincent, ce nouvel opus réalisé par Julien Chheng et Jean-Christophe Roger (II), est plein de trouvailles poétiques. Un régal pour les yeux et les oreilles !
14 décembre 2022 en salle / 1h19min / Animation, Famille
De Julien Chheng, Jean-Christophe Roger (II)
Par Guillaume Mautalent, Gabrielle Vincent
Avec Lambert Wilson, Pauline Brunner, Michel Lerousseau
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