Ultime Combat, jusqu’au 16 janvier, musée du Quai Branly

Une exposition qui mêle ethnologie, anthropologie et histoire du cinéma : quel programme alléchant ! Ultime Combat est à découvrir jusqu’au 16 janvier au musée du Quai Branly – Jacques Chirac. La visite est un voyage à travers les siècles et les empires. Parsemé d’œuvres plus surprenantes les unes que les autres, l’itinéraire nous fait croiser de drôles de combattants : Tengu, l’oiseau des montagnes et maître du sabre, des gardiens de temples hindous, les moines Shaolin, les rois célestes, les 5 rois de la Science, des seigneurs de guerre, des karatékas, les ronins ou samouraïs sans maîtres, des robots japonais, des yakuzas et judokas…

Gardien de porte de temple (dvârapâla) bouddhique. Fin du 9e siècle Vietnam, province de Quang Nam, site de Dong-duong, civilisation du Champa. Musée national des arts asiatiques-Guimet, photo de Nausica Zaballos

Figure protectrice des guerriers, Fudô-Myô (« l’immuable ») transforme passions en connaissance. Il combat les forces hostiles au Bouddha et règne au centre du groupe des « Rois de sciences », disposés aux quatre directions. 1878, Japon, Kyoto, réplique du mandala de Kôji de Kyoto, par Yamamoto Yosuke, Musée national des arts asiatiques-Guimet, photo de Nausica Zaballos.

Armure composite de type Uchidashi do tôsei gusokuÉpoque Edo (1603-1868), 17e siècle, JaponMétal répoussé, damasquiné d’or et d’argent et laqué, soie. Musée de l’Armée, Paris, photo de Nausica Zaballos

Plusieurs salles sont consacrées à l’épopée fondatrice du Roi Singe que tout sinophile doit connaître ! Étant donné que plus d’une soixantaine de films lui ont été consacrés, les différentes œuvres présentées – magnifiques parchemins, marionnettes, costumes de pièces de théâtre ou d’opéra – sont accompagnées d’extraits de films qui mettent en scène ce personnage à la fois héroïque et amusant.

Marionnette du Roi Singe et de son acolyte Cochon.

Costumes pour une mise en scène de l’épopée du Roi Singe.

On pourrait croire que dans ce panorama exhaustif des arts du combat dans l’immense continent asiatique, les femmes ne sont pas présentes. Et bien non ! En plus d’avoir choisi comme marraine Clarisse Agbégnénou, championne olympique et quintuple championne du monde de judo, les commissaires de l’exposition Julien Rousseau (responsable de l’unité patrimoniale Asie au musée du quai Branly – Jacques Chirac) et Stéphane du Mesnildot (le Commissaire associé pour le cinéma) ont choisi de montrer de nombreuses créations artistiques – couvertures de mangas, gouaches et aquarelles, affiches de films – qui honorent la vaillance et la force de femmes combattantes.

La Flamme de la vengeance (Kakusitue no Oryū), créé par Rina Yoshioka, à la demande du musée du quai Branly – Jacques Chirac Gouache sur toile, 2021

L’acteur Onoe Kikugorô dans le rôle de la princesse Takiyasha, par Utagawa Kunisada (1786-1865)Japon, 1862Estampe Musée Rietberg, ZurichInv. RJP3270, don Julius Mueller, photographie de Nausica Zaballos

Quant aux salles consacrées à Bruce Lee qui popularisa l’utilisation du nunchaku, elles offrent une lecture politique du combattant en Asie : que ce soit dans le cadre de la décolonisation, de la résistance à l’occupant japonais, ou plus près de nous, avec le personnage de Yip Man (incarné par Tony Leung Chiu-wai dans les films de Wong Kar-wai) l’opposition au pouvoir central de Pékin et l’attachement à Hong-Kong.

Photo de Nausica Zaballos.

Photo de Nausica Zaballos.

Ultime Combat, une expo ultra riche et très bien contextualisée, à ne rater sous aucun prétexte et à découvrir jusqu’au 16 janvier !

Photo de Nausica Zaballos.

Black Fire, robot dessiné et créé par QFX Workshop 2021 Thaïlande, BangkokRésine et polystyrène © musée du quai Branly – Jacques Chirac. Oeuvre réalisée pour l’exposition. Photo de Nausica Zaballos.

 

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