The Barbarian and the Troll, Prime Video, Nickelodeon, depuis le 2 avril
Les séries animées de marionnettes sont suffisamment rares à la télévision – à l’exception du prequel Dark Crystal sorti en 2019 – pour que l’on laisse s’échapper l’occasion de découvrir The Barbarian & the Troll, diffusée actuellement sur la chaîne nord-américaine Nickelodeon, également disponible via prime vidéo. C’est Drew Massey, un membre de l’équipe de la Jim Henson Company qui a eu l’idée de ce show très distrayant et bien conçu. Pour ceux qui ne connaissent pas ou n’auraient pas été biberonnés aux Muppets dans les années 1970 et 1980, Jim Henson fut l’un des plus talentueux marionnettistes au monde, créateur d’une ribambelle de personnages cultes, plus attachants les uns que les autres. Pour cette histoire de princesse guerrière déclassée (parce qu’elle ne rendait pas suffisamment hommage à sa mère la reine, elle perd sa couronne, ses armes et devient une Barbarian), Drew Massey s’est acoquiné avec le réalisateur spécialiste de grosses productions (il a travaillé sur Shrek, Trolls, The Lego Movie…) Mike Mitchell. Le résultat est particulièrement réussi.
Le comique repose sur l’antagonisme de caractère entre Brenda, la combattante et Evan le Troll, un autre misfit, chassé des terres familiales parce qu’il refusait de garder le pont des aïeux, comme tout bon fils de troll avant lui. Brenda et Evan ont chacun une destinée à accomplir. Evan est persuadé qu’il deviendra l’un des plus célèbres ménestrels de la planète et Brenda doit reconquérir son titre et les honneurs dus à son rang en vengeant (et libérant ?) son frère kidnappé par un démon. Chaque épisode repose sur le principe de la quête initiatique, incontournable en fantasy. L’improbable duo voyage, bientôt rejoint par d’autres alliés de choc : un sorcier pas très doué et la fille de ce dernier transformée en volatile par une autre mère indigne.
Les intermèdes musicaux qui alternent avec les scènes d’action ou plus humoristiques sont particulièrement réussis. La figure du barde est ici pleinement exploitée, pas juste réduite à un faire-valoir drôlatique, l’instar du sidekick du Witcher dans la série du même nom. Les mélodies sont abouties, les paroles donnent un nouvel éclairage à l’intrigue et le tout est parfaitement interprété. Enfin, The Barbarian & the Troll est tourné dans de vrais paysages, ce qui ajoute une touche de réalisme et de majestuosité à l’ensemble, ce ne sont pas les Montagnes de Brume de Tolkien mais cela contribue à l’enchantement de l’ensemble. A noter, les scénaristes font preuve d’inventivité notamment dans l’épisode Blood, Sweat, and Fears qui voit chacun des personnages affronter sa peur primale incarnée lors de la traversée d’un marais maléfique.
Depuis 2021 / 30 min / Comédie, Animation, Famille
De Mike Mitchell (II), Drew Massey
Nationalité : U.S.A.
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