D’une vie à l’autre, en salles le 7 mai

Énorme succès outre-Rhin, le film D’une vie à l’autre déboule sur nos écrans le 7 mai. Présenté comme le croisement réussi entre La Vie des Autres et Borgen, le deuxième long-métrage de Georg Maas, après Newfoundland, marrie drame historique et film d’espionnage pour dresser le portrait d’une famille au bord de l’implosion…

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Katrine (Juliane Kohler), jeune grand-mère cadre dynamique, revient de loin. C’est une enfant des Lebensborn, des orphelinats créés par Himmler en 1935 pour y élever des enfants appelés à devenir l’élite de la race aryenne. Les Lebensborn poursuivaient deux objectifs, indissociables de la politique eugénique nazie. Le premier était d’offrir des modalités d’embrigadement optimales à des enfants non-désirés allemands, le deuxième de favoriser un affinement du sang allemand en allant prélever, à la source, dans les pays occupés de Scandinavie, des bébés qui présentaient des caractéristiques morphologiques optimales (yeux bleus, cheveux blonds…), les habitants de la Norvège ou de la Suède étant considérés comme les descendants directs des Vikings, ancêtres mythiques de l’aryen idéal…

A la naissance de Katrine, sa mère, Ave (magistralement interprétée par Liv Ullmann , muse d’Ingmar Bergman) décide de la confier à un Lebensborn. Ses parents ont honte d’elle, le village ne cesse de jaser car son bébé est le fruit d’une liaison avec un soldat allemand. A la fin de la seconde guerre mondiale, Katrine se retrouve bloquée en Allemagne de l’Est; elle ne retrouvera sa mère qu’après une rocambolesque évasion, traversant la mer du Nord à bord du frêle embarcation au début des années 1960.

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Le film fait coïncider plusieurs époque de la vie de Kristine, de nombreux flashbacks (matérialisés par des séquences granuleuses à l’image) révélant les événements traumatiques ayant jalonné son existence. Mais, la première partie d’Une vie à l’autre est clairement énonciative. Ancrée dans le présent de Katrine, elle sert à dépeindre les relations qu’elle entretient son mari (un officier de la marine norvégienne), sa fille (jeune maman célibataire) et sa mère, Ave. Le réalisateur prend le soin de montrer la tendresse qui caractérise le moindre de leurs échanges, faisant le portrait d’une famille idéale… qui va voler en éclats avec l’arrivée d’un jeune avocat (Ken Duken, malicieux) défendant la cause des enfants du Lebensborn. Alors que toutes les conditions sont réunies pour obtenir des réparations devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, Katrine refuse de se joindre aux plaignants et voit d’un très mauvais œil les nombreuses visites de l’homme de loi à sa famille.

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Georg Maas  distille plusieurs indices quant à la véritable identité de Katrine qui décide de faire un voyage éclair en Allemagne pour retrouver l’infirmière qui l’aurait aidée à s’évader… Des hommes de l’ombre (des ex-militaires, des agents de la STASI -les services secrets est-allemands ?) refont surface, menaçants et doucereux à la fois… Dans la deuxième partie du film, le secret de Katrine, dont on a pu mesurer la capacité à changer d’apparence, est enfin révélé, alors que la dimension judiciaire du film s’accentue…

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Georg Maas est manifestement moins à l’aise dans les séquences qui relèvent du film d’espionnage que dans la peinture des sentiments. Plusieurs rebondissements sont artificiellement intégrés à l’intrigue dans le seul but de précipiter son son dénouement final (la découverte fortuite d’une vieille vidéo, une filature…) mais le film gagne en profondeur à mesure que la façade de Katrine s’effrite, les relations avec son mari et sa fille constituant le point fort de ce drame familial bouleversant.

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Date de sortie : 7 mai 2014 (1h37min)

Réalisé par : Georg Maas

Avec : Juliane Köhler, Liv Ullmann, Sven Nordin…

Genre : Drame

Nationalité : Allemand, norvégien

Distribution : Sophie Dulac

Représentant de l’Allemagne à l’Oscar du Meilleur Film Etranger

Festival de St Jean de Luz : Chistera de la meilleure interprétation féminine (prix Joa Casino) pour Juliane Kohler et le Chistera du public (prix Allianz)

Prix du Public Festival du film d’histoire de Pessac 2013

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