La grande cavale, de Christoph Lauenstein, Wolfgang Lauenstein, 9 octobre
La grande cavale marie avec bonheur deux styles de récits : l’échappée belle à La grande évasion et le Behind the scenes plus intimiste de Comme des bêtes 1. Les animaux domestiques ou fermiers de La Grande Cavale sont affublés de maîtres qui, volontairement ou non, les maltraitent. Ils aspirent tous à une existence différente. Marnie la chatte, qui ne connaît de la vie que les séries policières dont elle se gave à longueur journée, aimerait bien être autorisée à sortir au lieu d’être confinée à sa chambre trop douillette.
Elle qui se rêve agent secret doit ingurgiter des repas bien trop caloriques. Quant à Eugène, le coq, constamment harcelé par des poulettes revendicatrices et castratrices, il passe ses journées à écouter la K7 de méditation transcendantale qui lui permet de tenir -encore mais pour combien de temps- le coup. Enfin, Elvis, le chien de garde, déteste la confrontation et aimerait vivre peinard sans avoir à aboyer à tout bout de champ…
Une série de mystérieux cambriolages et de quiproquos leur donne à tous l’occasion de changer de décor. Ces trois comparses aux personnalités complètement opposées sont bientôt rejoints par un 4e larron, un zèbre aux drôles de rayures qui prétend être originaire d’Afrique.
Si les animaux sont les héros de cette grande cavale à travers champs, les faiblesses et travers moraux de leurs maîtres sont révélés au grand jour dans ce film plus politique qu’il n’en a l’air. Destiné aux plus petits – avec son cortège de jeux de mots simples et de scènes d’action rigolotes et peu effrayantes- La grande cavale met en scène une galerie personnages loufoques qui ont tous un secret à cacher ou un besoin inavouable à combler.
Par exemple, Rosaline, une infirmière vieille fille, qui est aussi la maîtresse de Marnie, se voile la face quant à son désir d’enfant. Les deux réalisateurs allemands ont donc conçu cet immense chassé-croisé entre les forces de l’ordre et les animaux, suspectés de vol à tort, comme un singulier récit de dévoilement et d’affirmation de soi.
Bien sûr, le vrai méchant de l’histoire, un étrange adorateur de tango aux faux airs d’inspecteur Gadget est assez vite identifié malgré son déguisement d’infirme en fauteuil roulant. Mais, les autres personnages évoluent en finesse tout au long d’un film truffé de références cinématographiques bien vues, qui raviront les parents cinéphiles.
Ajoutez à cela une chouette palette graphique, une douceur des traits et de l’animation, et enfin beaucoup d’humour et vous obtenez un excellent divertissant familial qui change des films épileptiques pour enfants.
LA GRANDE CAVALE TRAILER VOSTFR from Septième Factory on Vimeo.
Date de sortie : 9 octobre 2019 (1h32min)
De Christoph Lauenstein, Wolfgang Lauenstein
Avec Alexandra Neldel, Axel Prahl, Santiago Ziesmer…
Genres : Animation, Famille
Nationalités : allemand, belge
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