Musée des miniatures et du cinéma, Lyon
Lyon a fière allure sur les bords du Rhône. Pour beaucoup de touristes, c’est une destination gastronomique de choix pour déguster abats (tripes, tablier de sapeur), cochonnailles (rosette, jésus) et fromages (cervelle de canut) dans ses célèbres bouchons (restaurants traditionnels). On oublie souvent que Lyon est aussi le berceau du cinéma : le premier film des frères Lumière fut tourné dans une rue du quartier Montplaisir. Aujourd’hui, plusieurs musées retrace cette formidable histoire technique et culturelle, le musée de l’Institut Lumière mais aussi le Musée Miniature et Cinéma, créée par Dan Ohlmann, ancien ébéniste et miniaturiste qui a longtemps travaillé comme décorateur pour de nombreux studios. Une visite à ne rater sous aucun prétexte.
Les deux collections sont hébergées dans une célèbre bâtisse du XVIeme siècle classée au Patrimoine de l’UNESCO, la Maison des Avocats, et sur près de 8 niveaux, on peut y admirer -outre les impressionnantes reconstitutions d’intérieurs ou d’extérieurs miniaturisés- plus de 300 objets utilisés dans des tournages internationaux.
Conçu pour rendre hommage aux milliers de techniciens, instrumentistes, décorateurs et maquilleurs qui mettent au point et perfectionnent les effets spéciaux, le musée fait la part belle aux props (accessoires) issus de films de science-fiction ou d’horreur des années 1980 et 1990. La visite commence en sous-sol par une reconstitution du set du Parfum, adaptation cinématographique du célèbre roman de Patrick Suskind, ambiance gothique assurée… Puis, aux différents étages, on est plongé dans les classiques de films de genre : Alien, Gremlins, Les dents de la Mer, Men in Black… Les séries cultes n’ont pas été oubliées puisque de Buffy contre les Vampires jusqu’à X-Files, on pourra découvrir quantité de costumes de monstres, moulages de visages en latex etc…
Le nombre impressionnant d’objets donne un peu le vertige et on a parfois l’impression de visiter un cabinet des horreurs cinématographiques – certaines salles font même l’objet d’une mention « attention, certains objets peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes… »
Pourtant, ce musée -qui n’est pas uniquement réservé aux ados attardés ou aux geeks hardcore nostalgiques- mérite vraiment une visite pour sa démarche pédagogique. Chaque objet est accompagné de la jaquette du DVD film ou série, ce qui permet une identification immédiate. De plus, les accessoires ou décors n’ont pas qu’une fonction illustrative un peu m’as-tu-vu; ils ont été sélectionnés pour mettre en valeur les aspects techniques de la réalisation ou de la conception de décors. Vous apprendrez tout ce qu’il faut connaître sur l’anamorphose, les inscrustations sur fond bleu ou vert, le compositing, la dynamation, le matte painting , les animatronics…
Dan Ohlmann est aussi un chic type qui prend plaisir à se balader dans ses collections pour répondre aux questions de petits et grands. Le musée participe par ailleurs à une entreprise de sauvegarde du patrimoine cinématographique car de nombreuses pièces acquises auprès des studios font l’objet d’une restauration minutieuse et fidèle. Enfin, la collection Cinéma du musée met aussi en lumière le talent de nombreux français et européens comme Christophe Calcus et Patrick Tatopoulos, histoire de montrer que les effets spéciaux, ce n’est pas qu’une histoire nord-américaine. Quant aux œuvres des salles de miniatures, elles permettent d’apprécier les prouesses de technique et de patience des ébénistes, maquettistes, maroquiniers et autres artisans d’art qui créent des scènes hyperréalistes ou poétiques de toute beauté.
Infos pratiques :
Horaires : Ouvert tous les jours du lundi au vendredi de 10h00 à 18h30 / samedi et dimanche de 10h00 à 19h00
Tarifs : 6€ tarif réduit et enfant, 8€ adulte
Adresse : « Maison des Avocats » 60, rue Saint Jean , 69005 Lyon
1 réponse
[…] de plusieurs collections : celle de la Cinémathèque bien sûr mais aussi de l’excellent musée du cinéma et des miniatures de Lyon. On pourra ainsi admirer une réplique du sous-marin du film A la poursuite d’Octobre […]