Victoria, Justine Triet, en DVD-BRD le 18 janvier

Qui est vraiment Victoria Spick, avocate pénaliste et maman de deux petites filles ? Une as du barreau selon son meilleur ami Vincent, empêtré dans une sombre affaire de harcèlement sexuel ? Une narcissique castratrice d’après son ex-mari, écrivain raté qui règle ses comptes en la mettant en scène dans un blog à succès ou une femme juste un peu débordée mais pleine de qualités dixit, Sam, ex-client et ex-dealer, venu à la rescousse pour jouer le baby-sitter et plus si affinités

En tout cas, Victoria est l’anti Bridget Jones même, si de prime abord, son personnage paraît partager certaines similitudes avec la célibattante britannique. Professionnelle jusqu’au bout des ongles, elle commet certains impairs quand elle se laisse prendre par les sentiments. Honnête, sa franchise et sa lucidité lui aliènent une partie de ses relations de travail ou sentimentales et accroissent son sentiment de solitude. Seule, Victoria, ne l’est pas vraiment. Magnétique, elle attire à elle de nombreux papillons masculins et prend soin de s’entourer d’une foule de spécialistes en tous genres -psychanalyste, voyante, masseur- pour répondre à ses questions existentielles.

S’il bascule souvent dans des séquences de comique burlesque où la farce est teintée d’onirisme – les ambiances de fête nocturnes, lors du mariage, ou tamisées, dans la chambre de Victoria, ajoutant un peu plus à l’irréalité générale- le film ne touche jamais aussi juste que lorsqu’il donne la possibilité à Virginie Efira -épatante- d’exploiter le potentiel dramatique offert par son personnage de femme au bord du gouffre.

Dépeinte comme une dominatrice par son ex-mari, plutôt à l’aise devant les juges, Victoria, à priori dans le contrôle, d’elle-même (simple déformation professionnelle ?), de ses émotions, de son élocution -comme dans l’excellente scène de vidéo de mariage- n’aspire en réalité qu’à une chose : lâcher prise, se laisser emporter par les événements. Et, c’est ce que le scenario plutôt improbable de Justine Triet -une embrouille juridico-sentimentale qui se transforme rapidement en cirque médiatique- lui permet de faire. On est loin de John Cassavetes et de Gena Rowlands (Une femme sous influence) mais dans ce carnaval d’émotions contradictoires où s’invitent un chimpanzé et un dalmatien, Virginie Efira parvient à composer un touchant portrait de femme et la réalisatrice, dans un exercice de style un peu bancal (qui constitue à la fois la limite et la qualité du film), à dire, avec ses propres mots, quelque chose du monde qui nous entoure.

Date de sortie : 14 septembre 2016 (1h 36min) – Le 18 janvier DVD-BRD avec en bonus Making-of (21mn) et scènes coupées (14mn)
De Justine Triet
Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud, Laurent Poitrenaux…
Genre : Comédie dramatique
Nationalité : Français

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