Anina, Alfredo Soderguit, 30 septembre en salles
Gros coup de cœur pour ce long-métrage d’animation uruguayen qui sort demain sur nos écrans. Réalisé en 2013, il a été sélectionné dans de nombreux festivals : Berlinale, San Sebastien en Espagne, Cleveland International Film Festival…
Il invite petits et grands à suivre une semaine dans la vie d’Anina, petite fille de 10 ans qui reçoit une mystérieuse enveloppe noire scellée en guise de punition après s’être bagarrée avec une camarade de classe au physique éléphantesque. Elle ne doit l’ouvrir sous aucun prétexte avant d’être de nouveau convoquée, à la fin de la semaine. Anina est bien entendu très espiègle et curieuse : résistera-t-elle à la tentation de voir ce qui se cache dans l’étrange missive remise par la directrice de son école ?
Adaptation d’un roman éponyme écrit par l’illustrateur et auteur uruguayen Sergio López Suárez, Anina raconte une histoire toute simple, sans vraiment d’effets spéciaux qui fait la part belle à l’imagination. Le spectateur est emporté par les visions du personnage principal qui ne peut s’empêcher de laisser son esprit vagabonder et transformer la moindre situation banale en aventure spectaculaire plein de suspense. Anina rêve éveillée et cauchemarde aussi : une friteuse se transforme alors en immense piscine bouillonnante et un simple rendez-vous avec la directrice en tribunal fantasmagorique inquiétant…
Les personnages secondaires, attachants et drôles, sont tous consistants – presque humains-, loin des caricatures auxquelles nous ont malheureusement habitués certaines grosses productions du monde de l’animation. Le problème d’Anina c’est d’avoir un prénom et deux noms de famille, Anina Yatay Salas, qui se lisent comme des palindromes. Son père, un amoureux des jeux de mots et un ex-rocker, lui offre régulièrement des phrases ou des banderoles sous forme de palindromes. Sa mère et sa grand-mère ne cessent de lui remonter le moral et de lui raconter des histoires.
Mais, à la récré, Anina est en butte aux moqueries… Le monde dépeint par Alfredo Soderguit est plein de douceur, débordant d’amour et même si le conte prend des allures de fable morale, ce n’est jamais moralisateur; le réalisateur montre ainsi les dangers d’une éducation entièrement répressive, via le personnage des deux vieilles voisines, symboles de la dictature qui a sévi en Uruguay de 1973 à 1985.
Un beau conte qui parle de tolérance, d’amitié et de famille sans niaiserie et clichés…
Date de sortie : 30 septembre 2015 (1h20min)
Réalisé par Alfredo Soderguit
Avec Federica Lacaño, Guillermina Pardo, Lucía Parrilla…
Genre : Animation, Aventure, Famille
Nationalité : Uruguayen, Colombien
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