Sakamoto Days, depuis janvier
Netflix diffuse l’adaptation du manga à succès Sakamoto Days (créé par Yuto Suzuki) depuis janvier. On y retrouve une savoureuse galerie de tueurs à gages bizarres, parfois mutants, chargés d’assassiner le héros de ce récit fantaisiste, Taro Sakamoto, un ex hitman qui coule des jours heureux dans sa petite épicerie avec femme et enfant, depuis qu’il a pris sa retraite.
Chaque épisode de 24 minutes introduit un ou plusieurs meurtriers selon après peu près le même schéma narratif. Le méchant reçoit l’ordre de retrouver Sakamoto ou décide de partir à sa poursuite, alléché par l’argent promis pour son assassinat. C’est le cas de Heisuke Mashimo, gamin des rues, considéré comme un amateur par le syndicat du crime, qui vit dans la pauvreté avec son oiseau, Piisuke. Lorsqu’il découvre Sakamoto dans son nouvel environnement, l’estime pour ce légendaire tueur à gage s’évapore au profit de remarques humoristiques sur son poids (Sakamoto n’a plus la ligne) et son ramollissement supposé (Sakamoto est un vrai papa poule). S’ensuit une bataille souvent épique qui démontre que Sakamoto n’a rien perdu de sa superbe, il est même encore plus redoutable qu’avant.
Le message de ce Shōnen (manga principalement destiné aux public masculin) est des plus ambigus. Autour de Sakamoto se reconstitue une famille par adoption : la plupart des jeunes tueurs rejetés ou méprisés par le milieu finissent par se rallier à sa cause et surtout à son style de vie. Dès lors, on pourrait lire Sakamoto Days comme une critique de la pègre au Japon et du système de « valeurs » des yakusas. Pour autant, si le manga ne cesse de rappeler dans des séquences kawai que c’est l’amour (pour son épouse, pour sa fille, puis pour ses fils spirituels) qui a sauvé Sakamoto, l’ultra-violence de certaines scènes réserve cet anime à un public averti.
Corps déchiquetés par des tueurs mutants avec des armes greffées à leurs bras, membres criblés de balles émanant des fusils de précision de snipers qui ne ratent jamais leur coup, l’hémoglobine coule à flot. Ce qui distingue vraiment Sakamoto Days est le traitement des personnages : quasi tous ont une back story à la fois complexe et aboutie. Le mélange des genres – entre histoire de gangsters et science-fiction version savant fou – fonctionne également à merveille.
Le principal acolyte et sidekick de Taro l’épicier est Shin, version juvénile de Sakamoto, un ex-tueur capable de lire les pensées des personnes qui l’entourent. Pratique pour esquiver les coups ou échapper au danger avant qu’il ne sonne à votre porte.
Les 9 premiers épisodes constituent un défilé de freaks en tout genre : Yoichi Nagumo est capable de prendre l’apparence de n’importe qui, Kashima est un cyborg coiffé d’une tête de renne, Tatsu est si flegmatique qu’il peut arrêter de penser et faire le vide en pleine action, Natsuki Seba peut devenir invisible à volonté…
La série cultive un côté loufoque qui contrebalance les scènes d’action un peu gore. Le décalage constant entre les scènes de vie familiale (notamment les deux épisodes qui se déroulent au parc d’attraction) et les tueries participe à un comique de situation assez étrange. Chaque meurtrier cultivant une manière bien à lui de s’acquitter de ses obligations, en plus de posséder parfois des pouvoirs surnaturels, le schéma narratif répétitif ne lasse finalement pas et l’on se surprend à attendre avec impatience le nouvel antagoniste.
Depuis 2025 | 24 min | Action, Animation, Comédie
Titre original : Sakamoto Deizu
Avec les voix de Jérémie Bédrune, Tomokazu Sugita, Simon Koukissa-Barney…
Nationalité : Japon
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