La vie, en gros, Kristina Dufková, 12 février

Après être rentré d’Annecy avec le prix du Jury Contrechamp, La vie en gros remporte le Prix du Public Paris Mômes lors de l’édition 2024 Mon Premier Festival : ça tombe bien, on y était !

de gauche à droite : David dos Santos, le doubleur voix du personnage de Ben et Mikaël Ollivier, l’auteur du livre La Vie, en gros, adapté au cinéma. © Agence Rosebud

A l’origine, La vie en gros est un roman jeunesse drôle et sensible de Mikael Ollivier, polygraphe bien connu des amateurs de SF et de polar. Ollivier qui se présente lui-même comme un raconteur (et non un romancier), il l’a redit lors de l’avant-première du film d’animation de Kristina Dufková projeté pendant Mon Premier Festival au cinéma Luminor, a aussi collaboré comme scénariste avec la télévision et le cinéma. Ce qui explique sûrement sa capacité à mettre en images des tranches de vie mais aussi des scènes d’action ou des moments carrément fantastiques.

copyright Les films du préau

Dans cette nouvelle adaptation – il y avait déjà eu un téléfilm M6 – on retient plusieurs choses : d’abord le design incroyable des marionnettes et figurines qui ont servi de doubles aux personnages du livre. Pas toujours jolies, souvent cocasses, et dans tous les cas, très expressives. Si le film narre les premiers émois d’un adolescent obèse et ses tentatives désespérées de maigrir pour conquérir l’élue de son coeur, La vie en gros de ne manque pas de rythme. Et pour cause, Ben est profondément rock n’roll. Anti conformiste sans être rebelle, il chante dans son propre groupe de musique et n’hésite pas à tenir tête aux harceleurs de son collège – camarades de classe et adultes confondus !

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Sa famille est également hors-normes ! Sa mère est une vétérinaire bohème qui accorde plus de temps à son python et à ses autres animaux exotiques qu’à son propre fils. Son père, une sorte de bricoleur touche à tout, est amoureux fou d’une jeune femme mince, alors qu’il n’a jamais réussi à perdre ses kilos superflus. Quant à la grand-mère, c’est une as du fourneau qui a transmis ses meilleures recettes à son petit-fils. On le comprend vite : dans la famille de Ben, on a tendance à se dire je t’aime à travers la nourriture

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Le film montre bien comment les sucreries et les bons petits plats en sauce se muent parfois en source de réconfort en cas de déprime. L’aspect héréditaire de l’obésité est également évoqué à travers le personnage du papa de Ben. Mais, le coeur du récit n’est pas une mise en garde contre un régime diététique trop calorique. La vie en gros est parsemé d’envolées lyriques – parfois oniriques comme la scène finale (clin d’oeil à ET) ou la déambulation au ralenti – qui correspondent bien à l’adolescence mais qui traduisent aussi le désir d’évasion et de plénitude de tout être humain. La bande-son, formidable, donne souvent envie de danser et on ressort de la salle revigoré !

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Au final, La vie en gros est un film d’animation au message universel qui parlera à un large public : Ben, malgré ses kilos en trop, est un exemple à suivre. Même par amour, il ne se renie pas, il se fiche bien de ce que les autres pensent de lui, et continue de cultiver ses passions.

12 février 2025 en salle | 1h20min | Animation
De Kristina Dufková
|Par Kristina Dufková
Titre original : Zivot k sezrání

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