Films rafraîchissants… Gondola, Petits contes sous l’océan, en salles et en avant-première cet été
Il fait chaud… Vous avez déjà traîné les gosses au cinéma pour Moi, Moche et méchant 4, vous avez déjà vu les blockbusters incontournables de cet été, qu’ils soient français – Le comte de Monte-Cristo – ou américains – Deadpool & Wolverine – et si, grâce à la magie du cinéma, et dans des genres différents, vous partiez dans deux contrées rafraîchissantes ?
Direction d’abord la Géorgie avec Gondola, film sorti le 24 juillet. Une vallée encaissée est traversée de lignes téléphériques. Et au milieu du ballet incessant des cabines, deux charmantes hôtesses vêtues de costumes dignes d’une vraie compagnie aérienne apprennent à se connaître.
Dans ce film sans paroles, la photographie de Goga Devdariani est lumineuse, les paysages sont enchanteurs et les gags burlesques rappellent un cinéma à la Jacques Tati avec parfois, l’outrance des gestes et des sentiments chère au cinéma des Balkans (je songe aux premiers Kusturica).
C’est frais, original, et cela donne une image à la fois champêtre mais aussi surannée (presque carton-pâte) de la Géorgie, pays candidat à l’adhésion européenne qui tout en gardant vivaces ses traditions tente, à l’image de cette romance queer, de se libérer d’un patriarcat étouffant. Cette ligne de téléphérique existe réellement et en dépit du côté naïf assumé de la réalisation, on peut facilement imaginer les conséquences de cette histoire d’amour transgressive aux yeux des villageois…
Réalisé par le réalisateur allemand Veit Helmer, Gondola pourra sembler un peu longuet au spectateur qui n’adhère pas à la dimension répétitive des nombreux dispositifs visuels : les allées et venues souvent absurdes des habitants des patelins (une vieille en tenue de deuil, une gamine espiègle, un handicapé en fauteuil…), le plateau d’échecs et les nombreuses parties en apesanteur… Néanmoins, le rétrécissement narratif et l’artificialité imposés par la cabine et l’absence de dialogues sont compensés par un travail remarquable sur la bande-son tandis que le jeu et les mimiques des deux actrices (Mathilde Irmann et Nino Soselia) insufflent au récit l’émotion nécessaire à sa résolution. Au final, une proposition cinématographique à la fois originale et poétique, dans la lignée des films minimalistes d’Aki Kaurismäki, la lumière estivale et la fraîcheur des montagnes géorgiennes en plus.
24 juillet 2024 en salle | 1h 22min | Romance
De Veit Helmer
Avec Mathilde Irrmann, Nino Soselia, Niara Chichinadze
Les piscines sont bondées et il fait trop chaud malgré le parasol sur la plage… Eh bien, chaussez vos palmes et prenez votre tuba et plongez sous l’océan. Petits contes sous l’océan sortira le 18 septembre mais cette série de courts-métrages est déjà projetée en avant-première dans toute la France. Cliquez ici pour les horaires et cinémas.
Les fonds marins sont si riches qu’il y en aura pour tous les goûts. A cinescribe, on a adoré Le Petit Cousteau (tout en pastels et crayonnages gras) de Jakub Kouřil (République Tchèque), une chouette histoire de transmission et d’amitié par-delà la mort des papas et des héros. Si petit, vous vibriez en regardant les odyssées du célèbre commandant au bonnet rouge, vous ne pourrez pas rester de marbre face à ce vibrant hommage sous forme de conte poétique.
Il sera aussi question d’amitié avec Le Marin et la feuille d’Aliona Baranova (République tchèque). Dans un style graphique différent, avec un fourmillement de détails architecturaux, un marin gigantesque traverse les océans et les villes après avoir reçu en cadeau une petite feuille qui ravive en lui ses souvenirs d’enfance. Drôle et émouvant.
Si vous êtes davantage récifs coralliens que fjords de Scandinavie, vous adorerez Idodo d’Ursula Ulmi (Suisse, Papouasie-Nouvelle-Guinée, États-Unis). Inspiré d’un mythe fondateur, ce chouette court métrage rythmé et mystérieux explique pourquoi les poissons sont multicolores.
Petits contes sous l’océan offre un panorama complet des fonds marins, avec aussi l’histoire d’un pingouin plongeur, et célèbre l’amitié sous toutes ces formes : intergénérationnelle, inter-espèces… Dans Le Hareng de Lena von Döhren et Eva Rust (Suisse), un petit poisson se ligue avec une étoile de mer, des moules, un poulpe et d’autres animaux des profondeurs pour se débarrasser d’une mouette affamée !
Distribué par Les Films du Préau, Petits contes sous l’océan est un programme particulièrement réussi et bienvenu cet été !
18 septembre 2024 en salle | 0h40min | Animation, Famille
De Anastasiya Sokolova, Jakub Kouril, Ursula Ulmi
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