Super Lion, de Rasmus A. Sivertsen, 8 mai
Les films d’animation réalisés par Rasmus A. Sivertsen ont souvent été mis en avant dans les colonnes de cinescribe.fr Distribués en France par KMBO, ils font preuve d’inventivité et mettent en scène des personnages à la fois loufoques et naïfs que l’on voit peu dans les productions animées actuelles. Puisant son inspiration dans la littérature juenesse de sa Norvège natale (Dans la forêt d’Oukybouky, le Lion et les brigands) ou revisitant le mythe du savant fou (la série des aventures avec Féodor l’inventeur), Rasmus A. Sivertsen possède une belle imagination.
Avec Super Lion, Rasmus A. Sivertsen s’essaie au film de super-héros. Mais, c’est pour mieux parodier le genre. Super Lion est la version enfantine de la série TV Extraordinary qui met en scène des êtres humains embarrassés par leurs supers pouvoirs aux conséquences risibles. Et, si dans Super Lion, aucun héros ne transforme les sentiments des gens en bande-son (pas très utile) ou n’est capable de faire apparaître des poissons (encore moins utile sauf en cas d’envie subite de bouillabaisse), la petite Evie se rend vite compte que les supers pouvoirs n’apportent que des problèmes.
Délaissant le stop motion pour l’animation en images de synthèse, Super Lion se distingue par une esthétique très comic-book. La première partie, bourrée de gags, est consacrée aux tentatives vaines d’Evie la gaffeuse de développer ses capacités physiques afin d’être digne de porter le costume de super-héros transmis de génération en génération dans sa famille. La plupart des scènes d’entraînement ont lieu à la maison de retraite de la grand-mère d’Evie, une vieille dame indigne qui parie des pilules au poker et conduit une moto sans permis. Puis, le scenario se resserre autour de la rivalité avec son cousin, un premier de la classe imbuvable qui a hérité du costume et dont l’hybris mettra la ville en danger.
La morale de l’histoire – pour réussir, il faut avoir confiance et rester soi-même – est assez convenue mais, dans la description du gaming (l’activité favorite d’Evie), le film évite habilement tout manichéisme ou cliché actuels. Choisis avec discernement et utilisés avec modération, les jeux vidéos ont aussi des effets positifs sur le développement psycho-moteur des jeunes : ils augmentent les réflexes, la concentration, les capacités de mémorisation et de logique, qualités requises pour résoudre des problèmes… et donc d’une certaine manière devenir un petit héros.
8 mai 2024 en salle | 1h17min | Aventure, Animation, Famille
De Rasmus A. Sivertsen
Avec Todd Bishop Monrad Vistven, Tobias Santelmann, Kari Simonsen
Titre original : Helt Super
Commentaires récents