Krisha et le maître de la forêt, de Park Jae-Beom, Carrefour de l’animation 24 novembre / sortie nationale le 17 janvier 2024

Ce film coréen en stop-motion illustre parfaitement la convergence des luttes : la protection de l’environnement va souvent de pair avec la défense des droits des Peuples Premiers. Présenté cet automne en avant-première à Mon Premier Festival puis au Festival du cinéma coréen de Paris, Krisha et le maître de la forêt sera projeté le 24 novembre au Forum des Images à Paris dans le cadre du Carrefour de l’animation. Si vous l’avez raté pendant les congés de la Toussaint, une occasion supplémentaire pour découvrir ce récit poétique et émouvant au coeur de la toundra sibérienne. La sortie nationale est elle le 17 janvier 2024.

© Survivance

Les héros sont deux enfants auquels les jeunes spectateurs pourront facilement s’identifier. Krisha est une jeune fille sérieuse, toujours prête à aider sa famille et son clan. Kolya, lui, est un petit garçon facétieux et parfois capricieux qui ne cesse d’embêter sa grande soeur. En dépit de leurs querelles et différences, frère et soeur uniront leurs forces afin d’aller quérir l’aide du maître de la forêt, un ours aux yeux rouges qui se manifeste régulièrement à Krisha. Récit initiatique spirituel – Krisha semble étrangement liée au maître de la forêt – le film n’est pas qu’une suite de rebondissements au milieu des dangereuses étendues arctiques. Contrairement à Kina et Yuk, conte animalier (tourné lui avec de vrais animaux) qui sortira fin décembre, le réalisateur Park Jae-Beom a choisi de privilégier à l’écran les sentiments des humains, des nomades qui tentent de continuer à vivre en harmonie avec la Nature. Le point de départ de cette aventure est la maladie de la maman, mais assez vite, d’autres enjeux sont manifestes : qu’il s’agisse de la prédation russe sur les terres ancestrales des peuples premiers nomades ou la vocation de guérisseuse de Krisha.

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Si le point de vue principal est celui des enfants, le film ne se révèle jamais schématique ou puéril. Le réalisateur a pris soin de montrer le conflit entre raison et croyance avec un paternel attaché à ses rennes et à sa spiritualité mais également résolu à partir acheter des médicaments en ville afin d’aider – au mieux – son épouse malade. Le personnage du chasseur Yakoute qui s’est mis au service du militaire russe est également très ambivalent et permet de mieux cerner les déchirements identitaires de nombreux membres de tribus indigènes.

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Distribué en France par Survivance qui a mis en lumière de nombreux films asiatiques, Krisha et le maître de la forêt a été conçu au sein du studio d’animation Yona. Le tournage a duré 3 ans et 3 mois et a nécessité la création de 22 poupées, fabriquées à la main puis modélisées, tout comme les 22 décors naturels. Le résultat est très réaliste, le réalisateur ayant également cherché à se documenter le plus possible en revoyant les documentaires, The Last Tundra et Guardians of Tundra, réalisés par Jang Kyung-Soo.

17 janvier 2024 en salle / 1h08min / Animation, Famille, Fantastique, Aventure
De Park Jae-Beom
Avec Gil-woo Kang, Yong-nyeo Lee, Kim Seo-young
Titre original : Mother Land