Actualités / Bandes-annonces / Critiques ciné

Kina et Yuk, renards de la banquise, de Guillaume Maidatchevsky, 27 décembre, Mon Premier Festival

par Nausica Zaballos-Dey · 26 décembre 2023

Initialement paru le 31 octobre 2023.

Guillaume Maidatchevsky a signé et réalisé plusieurs contes animaliers depuis 2019. Après nous avoir proposé, cet été, de prendre la route à la suite d’un petit chat parisien transporté en milieu montagnard, le réalisateur et scénariste part dans le Grand Nord filmer Kina et Yuk, renards de la banquise, narré par Virginie Efira. A l’été 2017, Guillaume Maidatchevsky s’envolait pour la Laponie afin de trouver un bébé renne, la star de son nouveau film, « Aïlo. Une odyssée en Laponie ». Habitué donc des températures glaciales, le réalisateur offre aux spectateurs qui avaient adoré l’épopée d’Aïlo, son contrepoint canadien, en filmant cette fois-ci un couple de renards polaires.

Les paysages – terrestres, maritimes ou stellaires – sont magnifiques, et nul doute que les enfants s’émerveilleront à la vue des aurores boréales et des jolies bouilles des habitants de la banquise : ours polaire, rennes, et bien sûr, renards arctiques… Actualité oblige, le point de départ est l’une des conséquences du réchauffement climatique. La neige et les glaces fondent plus tôt que prévu et Yuk, le compagnon de Kina, qui s’apprête à mettre bas, se retrouve piégé, dérivant, sur son fragile esquif…

Scénarisé à l’américaine, les rebondissements ne manquent pas. Chassée de son terrier par un renard roux, venu fureter sur des terres qui se réchauffent, Kina erre dans la toundra puis gagne la ville, poussée par la faim. Là-bas, elle devra affronter plusieurs dangers : des chiens de garde, une meute de loups, un immense truck (camion)… Les jeunes spectateurs seront tenus en haleine, les plus grands regretteront peut-être une caractérisation à la limite de la caricature. Oui, il fallait un antagoniste de poids et Loup Noir remplit à merveille ce rôle. Mais, ce personnage de grand méchant contribue à renforcer les stéréotypes contre le loup, animal qui lui aussi s’aventure en ville à cause de la raréfaction de ses proies, elles-mêmes victimes du réchauffement climatique.

Cette réserve mis à part, Kina & Yuk est un joli conte de Noël. Virginie Efira prête son timbre de voix mutin aux pensées de Kina et les animaux, sauvages ou domestiques (mention spéciale à Rosa, la chienne qui protège Kina des loups), sont très bien filmés en close up. Les plus petits apprécieront aussi le happy end qui, avec le message écologique sous-jacent, contribuent à faire de ce film un divertissement idéal pour toute la famille.