Hokusai, de Hajime Hashimoto, 26 avril
Biopic de facture classique, Hokusai retrace la vie et la carrière du peintre japonais Katsushika Hokusai. Réalisé par Hajime Hashimoto, ce long-métrage romanesque adopte une division chronologique en trois parties : la jeunesse et les années de formation du peintre, l’âge adulte avec le développement des commandes et son quotidien de père et mari, et enfin les dernières années, marquées par la maladie mais aussi une inspiration et production artistiques démultipliées. On sait peu de choses d’Hokusai qui cherchait aussi à brouiller les pistes en adoptant plus de 120 noms d’artiste : le film s’attache donc à combler les blancs à propos de sa biographie.
Le rythme lent s’accorde parfaitement avec la composition de nombreux plans qui reflètent des perspectives ou mélanges de couleurs propres à l’art pictural. Par ailleurs, la photographie est sublime et les décors et costumes sont très soignés. Au niveau du scenario, le spectateur appréciera le développement de certains personnages secondaires, peu connus du grand public, mais qui eurent une influence manifeste sur le travail et la postérité d’Hokusai, avant que lui-même ne se nomme ainsi.
Ainsi, une sous-intrigue concerne l’éditeur d’estampes Tsutaya Jūzaburō qui s’opposa à la censure des shoguns en promouvant sans relâche des artistes tels qu’Utamaro, dont les portraits érotiques de geishas firent scandale, et qui mourut deux ans après avoir été emprisonné en 1804. Ce film est donc l’occasion d’en apprendre plus sur cette époque mouvementée tant au niveau social qu’artistique. La trajectoire intellectuelle d’Hokusai est contextualisée par rapport aux techniques et sujets développés par Tsutaya et le réalisateur prend soin d’insister sur l’originalité du jeune peintre qui tente de se démarquer face aux portraits d’acteurs du Kabuki réalisés par un autre peintre de l’époque, Sharaku, ou aux œuvres plus licencieuses inspirées de la vie dans le Yoshiwara, quartier des plaisirs à l’époque Edo.
Bien entendu, le réalisateur ne pouvait faire l’impasse sur deux des œuvres les plus connues du maître – La grande vague qui, peu de gens le savent, fait partie de la série des Trente-six vues du mont Fuji – ce qui ravira les spectateurs et fans de l’artiste qui se seront peut-être surpris d’apprendre qu’Hokusai partit sur les routes à l’orée de sa mort et accoucha ainsi de ses plus belles œuvres.
26 avril 2023 en salle / 1h30min / Drame, Biopic, Historique
De Hajime Hashimoto
Par Len Kawahara
Avec Yûya Yagira, Min Tanaka, Hiroshi Abe…
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